STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU FOOTBALL FEMININ

 

  1. Introduction :

 

La fille burundaise dans son contexte national et social :

 

La jeune fille burundaise « Umurundikazi », de par la géographie du pays et sa fréquentation de l’école, se déplace tout le temps ou souvent,

  • Pour aller à l’école
  • Aller puiser l’eau et cueillir le bois pour le feu

 

Dans toutes ses besognes, scolaires ou familiales, elle se déplace, elle marche, elle court, elle soulève les cruches d’eau, elle coupe le bois.

 

Toutes des qualités dont a besoin un athlète : ce qui signifie que la fille burundaise a des prédispositions au sport en général, et au Football en particulier si elle y est orientée.

 

Ceci dit, il ne faut pas oublier ou négliger l’impact social et culturel sur la fille burundaise en matière de pratique sportive.

 

Pendant longtemps, l’influence sociale, culturelle et religieuse a freiné la fille burundaise à la pratique du football.

 

Avec le temps, la fréquentation de l’école, l’émancipation de la femme, les concepts comme l’égalité du genre, les matches de coupe du monde et d’autres compétitions font que cette tendance passe par un processus de changement.

 

Malgré tout cela, ces jeunes filles ne vont pas venir d’elles-mêmes.

 

Nous devons aller les chercher et leur proposer notre produit : le Football.

 

Nous devons pouvoir leur présenter quelque chose qui peut les attirer et les accaparer, leur ouvrir des voies, et pourquoi pas leur donner une possibilité de carrière, un sens à la vie, changer leur vie pour certaines.

 

  1. Nous devons aussi observer que pendant longtemps, le football féminin

Dans toutes les Associations Provinciales a été victime du manque de moyens financiers qu’on lui alloue.

 

Une grande partie des moyens financiers a toujours été attribuée au football masculin, pénalisant ainsi le développement de la pratique du football féminin.

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment allons-nous procéder ?

 

Nous allons proposer une stratégie de développement du football féminin burundais à travers 4 étapes suivantes.

 

  1. Etat des lieux de la Situation actuelle :

 

Pendant longtemps et comparativement à d’autres nations d’Afrique, le football féminin s’est joué au Burundi, et des compétitions régulières ont été organisées depuis 2004.

 

Toutefois, le nombre de pratiquantes restent largement inférieur aux attentes.

 

L’objectif de notre stratégie sera d’augmenter le nombre de joueuses de football pour pouvoir prétendre avoir dans l’avenir une large plateforme qui nous permettrait de faire une bonne sélection des équipes nationales, et avoir des prestations valables dans les diverses compétitions de la CAF et de la FIFA.

 

 

  1. Stratégie proprement dite :

 

La stratégie s’articuler notre sur 4 étapes :

 

  1. Vulgarisation et promotion du Football Féminin ;
  2. Formation des Formateurs ;
  3. Grassroots et Festivals ;
  4. Compétitions (Nationales et Internationales).

 

  1. Vulgarisation et Promotion du Football féminin

 

Nous envisageons dès que possible de nous lancer d’abord dans une campagne de sensibilisation sur la pratique du football par les jeunes filles dans les écoles et communautés.

 

Cette campagne de vulgarisation et promotion va passer par les messages véhiculés par :

 

  • La télévision nationale : La FFB va rentrer dans un partenariat avec la Radio-Télévision Nationale du Burundi pour nous accorder une plateforme de 20 à 30 minutes à chaque émission de sports. Elle va alors transmettre de grandes séquences sur les grands matches de la Coupe du Monde Féminine, la Coupe d’Afrique Féminine, les matches de qualifications zonales de notre Equipe Nationale. Des jingles de 20 à 30 secondes seront continuellement diffusés à la radio.

 

  • Nous allons aussi passer des messages sur les réseaux sociaux parce qu’aujourd’hui, beaucoup de jeunes filles ont des smartphones et sont très actives sur ces réseaux sociaux.

 

  • Enfin, nous allons nous servir des « Rolemodels » qui ont servi le football féminin de notre pays, les anciennes joueuses : nous avons la chance d’avoir Madame Lydia Nsekera, ancienne Présidente de la FFB et membre du Conseil de la FIFA et du Comité Exécutif de la CAF, d’une instructrice CAF en entraînement, d’une Instructrice CAF/FIFA en arbitrage pour véhiculer ces messages envers les jeunes filles.

 

  1. Formation des Formateurs

 

L’étape cruciale, le pied de socle de notre stratégie commence avec la formation des formateurs.

 

Dès la rentrée scolaire, Septembre 2020, nous voulons commencer un périple de formations des Entraîneurs-Educateurs dans tout le pays.

 

Si nous voulons un développement global du football féminin, nous ne devons pas laisser aucune région inexploitée ; nous devons chercher des talents partout.

 

Le Burundi a 18 provinces et partant 18 associations de football. Nous envisageons faire des formations sur toute l’étendue nationale.

 

« L’entraînement des filles par les filles »

 

Aujourd’hui, sur 20 clubs de Ligue A et B

à la FFB, seuls 25 % des entraîneurs du football sont des filles.

 

Nous préconisons que dans l’avenir, le football féminin soit encadré par des entraîneurs filles ou femmes.

 

Comment allons faire ?

 

  • Nous allons dans le premier temps répertorier toutes les anciennes joueuses et faire appel à elles pour qu’elles viennent suivre des formations d’entraîneurs. A l’heure qu’il est, nous avons déjà inventorié 50 anciennes joueuses qui vont suivre leur première formation en 2 groupes de 25 participantes.

 

  • Dans chacune des 18 provinces, nous allons sélectionner des encadreurs, monitrices et professeurs dans les écoles, les filles/femmes qui pourraient avoir une vocation d’animatrices sportives. Nous allons en prendre 30 par province pour la formation initiale d’entraîneur-éducateur.

Après avoir couvert les 18 provinces nous aurons 30 X 18 = 540 En

 

  • Les entraîneurs féminins déjà formés, détentrices de la licence D seront appelés à passer leur première qualification internationale de la Licence C CAF. Aujourd’hui on compte une vingtaine (20).

 

  • Pour toutes ces jeunes filles et femmes, nous proposons 4 cours de recyclage et de remise à niveau pour celles qui se seront démarquées dans leur nouveau métier pour les débutantes, 2 cours de recyclage pour les anciennes joueuses et un cours de recyclage préparant celles qui vont passer la Licence CAF.

 

L’idée derrière ces cours de recyclage est de garder l’intérêt de ces filles et femmes dans l’entraînement parce que nous nous sommes rendus compte que même avec les masculins, nous en perdons beaucoup en cours de route par manque d’actions ou tout simplement venu d’un découragement.

 

  1. Grassroots et Festivals

 

  • La formation des entraîneurs-éducateurs dans chaque province sera ponctuée par un festival comme c’est dans l’habitude de finir chaque cours Grassroots FIFA.

 

Cette formation d’encadreurs dans chaque province marquera aussi l’introduction du football de base dans chaque localité du pays.

 

Cette activité couvrira les jeunes filles entre la tranche d’âge de 6 à 13 ans et sera menée en premier dans les écoles et les communautés et se poursuivra pendant les vacances à travers les encadrements « jeunesse-vacances ».

 

« Un MOU» sera nécessaire entre la Fédération de Football de Burundi et le Ministère de l’Education Nationale.

 

Les écoles ont dans leur cursus un temps consacré à la pratique sportive. Nous voulons nous positionner avant les autres disciplines et proposer le concept de plateaux « Festivals et Tournois Grassroots » qui peut aussi être applicable sur d’autres disciplines sportives.

 

  • Festivals : dans notre quête de toucher un plus grand nombre de jeunes filles mais aussi dans l’optique de perpétuer leur intérêt au ballon rond, nous comptons continuer des festivals dans tout le pays, d’une part pour toucher cette catégorie d’enfants qui ne va pas à l’école et continuer avec celles qui ont déjà goûté au football dans les écoles.

 

Le pays compte 129 communes.

 

Nous allons les regrouper par 2 en tenant compte du critère de proximité pour en faire 65, en tenant compte du fait que certaines grandes villes comme Bujumbura, Ngozi, Gitega, Muyinga, Rumonge disposent d’une grande concentration de la population. Elles vont donc nécessiter un traitement spécial suivant la densité qu’elles présentent.

 

Au bout du compte on aura à organiser 80 festivals sur tout le pays.

 

  1. Les compétitions

 

Quoi qu’on fasse, quelle que soit la stratégie développée pour le football féminin, si les jeunes filles n’ont pas suffisamment de pratique réelle du football en termes de compétitions, cette stratégie sera stérile et ne donnera pas de résultats envisagés ou recherchés.

 

En préambule, dans le volet « état des lieux de la situation actuel de notre football féminin », nous avons relevé que 2 catégories de compétitions des 10 clubs chacune avec un total de 90 matches par catégorie n’étaient pas suffisantes.

 

L’objectif de notre stratégie est de combler cette lacune et remédier à la situation.

 

Nous comptons introduire deux autres catégories de compétitions :

 

  • Les U-15 filles :

 

Ces compétitions seront organisées sur le plan régional à partir de la plus petite entité territoriale à savoir la commune ; le pays en compte 129.

Les compétitions commenceront avec les communes les plus proches pour réduire de façon considérable les coûts. Les communes gagnantes de chaque province, se retrouveront en compétitions provinciales regroupées par région et finira en une finale nationale.

 

 

  • Les U-17 filles :

 

Dans le souci d’avoir un bon contrôle de suivi de jeunes filles dans cette catégorie, nous introduisons cette catégorie des U-17 dans les écoles secondaires.

Nous avons déjà commencé le processus de comptage des écoles secondaires à internat dans les différentes provinces.

 

Une fois répertoriées, on prendra celle avec les meilleurs critères d’accueil et c’est celle-là qui abritera et hébergera les jeunes filles sélectionnées dans la province.

 

Comme tous les établissements scolaires du Ministère de l’Education Nationale ont le même modèle d’enseignement, chaque jeune fille qui se démarquera comme ayant un potentiel au football sera déplacé vers cette école modèle qui regroupera en fait la sélections des U-17 scolaires de la province.

 

La FFB va doter cette école choisie d’équipements en maillots, ballons et matériel didactique pour qu’elle puisque participer à ce championnat nationale U-17.

 

Les matches pourront ainsi avoir lieu tout au long de l’année scolaire.

 

Pendant les vacances d’été qui sont les plus longues, toutes les meilleures filles de chaque région seront regroupées dans des stages de formation au centre technique Nationale dans des regroupements de 7 à 10 jours où elles seront encadrées par les entraîneurs des équipes nationales des filles.

 

Encore une fois, les villes qui ont une grande concentration d’écoles secondaires pour filles seront aussi privilégiées et présenteront plus d’une école.

 

Nous procéderons après à des matches éliminatoires pour ne garder que le nombre d’équipes qui vont participer au championnat National U-17 filles.

 

  • Les U-20 filles :

 

Cette catégorie sera alimentée déjà cette année avec celles qui viennent du championnat U-17 de l’année dernière. Elles sont promues par leur âge.

 

  • Catégorie Sénior :

 

La FFB a un plan de revoir à la hausse, le nombre d’équipes catégories sénior, passant de 10 à 12 pour augmenter la compétitivité, mais en considération du niveau d’équipes. Cette stratégie concernerait aussi les compétitions des jeunes.

 

  • Toujours, dans le but de donner aux différentes catégories de filles plus de matches et plus de compétitions, nous comptons mettre sur pied d’autres compétitions organisées en coupe du genre, « Coupe du Président », « Coupe Journée de la Femme », « Coupe de détection des talents »,….

 

 

Cette formule profitera à coup sûr aux jeunes filles car elle va leur permettre d’aiguiser leur compétitivité.

 

  1. Formations des arbitres

 

La bonne conduite de toutes ces compétitions nécessite un bon arbitrage.

Il convient d’organiser des formations des filles arbitres qui vont officier ces matches.

 

A partir des compétitions U-15 et U-17, U-20 et séniors, mis de côté les arbitres déjà formés, nous comptons augmenter leur nombre en organisant des formations régionales d’arbitres.

 

Faute d’avoir les jeunes filles et femmes suffisantes pour arbitrer, nous allons faire recours aux jeunes de moins de 19 ans ayant eu un intérêt pour le football, mais ayant abandonné soit pour des raisons de manque de temps de poursuivre les entraînements à cause des contraintes scolaires, ou autres.

 

La formation de 20 arbitres centraux et 40 arbitres assistant par région nous ferait un totale de 80 arbitres et 160 arbitres assistant sur le plan national.

 

Un tel nombre nécessiterait 8 formations (dont 2 par région)

 

  1. Matériel

 

Enfin, il est évident qu’une telle entreprise demande un équipement adéquat et adapté sur tous les plans.

 

Nous aurons bien sûr besoin de :

 

  • Ballons (taille n°5, et taille n°4 pour le Grassroots)
  • Chasubles
  • Cônes, cerceaux, haies et piquets, cordes, etc…
  • Maillots de matches pour les équipes en compétitions
  • Maillots des arbitres
  • Sifflets des arbitres etc…
  • 4 Rétroprojecteurs et 2 ordinateurs pour les formations
  • 2 Groupes électrogènes (le pays connaissant des coupures d’électricité dans certaines régions, il nous faut une certaine indépendance en énergie pour finir nos cours)

 

En conclusion,

 

  • Ce plan stratégique nous permettra de tirer grand profit des subsides par une gestion qui permette un développement durable dans et qui nous permettra de rehausser notre football à un certain niveau de développement.

 

  • Nous allons former 660 entraineurs féminin sur une année
  • La tranche d’âge 6-13 sera couverte à l’issue des cours Grassroots FIFA et festivals
  • Nous aurons les U-15 servies par les compétitions qui débuteront au niveau des communes
  • Les U-17 issues des écoles secondaires à internat sont la 2ème compétition que nous introduisons pour faire le lien avec
  • Les U-20 qui sont en fait les U-17 de l’année dernière
  • Avec les indéracinables Séniors qui existent depuis longtemps.

 

Nous estimons que cette approche nous permettra d’atteindre un certain niveau de développement du football féminin au Burundi.